Climatisation et chauffage : les bonnes pratiques en entreprise

En hiver comme en été, les entreprises font face à des dépenses énergétiques en forte hausse avec la variation des températures. Si la tendance aux pics de froid hivernaux et aux canicules estivales ne semble pas près de s’estomper, des solutions efficaces et accessibles permettent de réaliser des économies d’échelle, immédiatement ou dans la durée. Tour d’horizon des bonnes pratiques à adopter en matière de chauffage et de climatisation.

En Belgique comme ailleurs en Europe, le secteur du bâtiment est le plus énergivore de tous : il représente 40 % de la consommation finale d’énergie. À eux seuls, les bâtiments non-résidentiels comptent pour près d’un tiers de ces dépenses énergétiques. En Belgique, les locaux d’entreprise consomment 20 % d’énergie de plus par mètre carré que la moyenne en Europe.

Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? Parce que c’est précisément dans les entreprises belges que le potentiel d’économies d’énergie s’avère parmi les plus élevés. Dans cette perspective, l’optimisation des systèmes de chauffage et climatisation se révèle incontournable. Attention, toutefois, à ne pas foncer tête baissée : les questions de HVAC (chauffage, ventilation et climatisation) ne se règlent pas à la va-vite. Des résultats tangibles sont possibles, mais encore faut-il faire preuve de bon sens…

Prendre le temps de l’analyse

Pour le chauffage comme pour la climatisation de votre entreprise, une multitude d’options s’offre à vous, avec des délais de rentabilisation allant de 0 à 15 ans. Mais avant de vous lancer, prenez le temps d’analyser la situation. Une erreur classique consiste à changer hâtivement le système de HVAC en place pour combler une déperdition thermique. Si le problème est très localisé, commencez par isoler à cet endroit précis. C’est seulement après que vous choisirez un système correctement dimensionné pour cette zone. Mais rares sont les bâtiments et locaux nécessitant une simple intervention localisée. Dans la majorité des cas, les sources de progrès sont multiples et à géométrie variable. Mieux vaut donc se lancer dans un projet global, quitte à prendre son temps !

Les écogestes à portée de tous les collaborateurs

Pour réaliser des économies au niveau thermique, les changements doivent porter sur les comportements et les structures. D’un côté, l’ensemble des collaborateurs doit être sensibilisé aux nombreuses économies à leur portée. Parmi tous ces écogestes, il est notamment recommandé de vérifier systématiquement la bonne fermeture et ouverture des battants (portes, fenêtres, etc.) afin de mieux maîtriser les transferts d’énergie. Une utilisation raisonnée des ressources énergétiques est également conseillée pour ne pas chauffer ou rafraîchir inutilement un local vacant, par exemple.

Isolez l’enveloppe du bâtiment

En face du facteur humain, d’importantes améliorations matérielles peuvent souvent être apportées en complément. Pour le chauffage et la climatisation, les solutions sont souvent compatibles entre elles, voire identiques, puisque tout est question de transfert thermique. Pour conserver ou rejeter la chaleur, soigner l’enveloppe du bâtiment, et donc son isolation, se révèle primordial. 70 % des déperditions proviennent en effet des murs extérieurs, toitures et sols, surtout dans les vieilles bâtisses. En s’y attaquant correctement, il est possible d’obtenir un retour sur investissement au bout de trois ans seulement. La qualité du vitrage est également à étudier : un triple vitrage est 10 fois plus performant qu’un simple vitrage, avec un délai de rentabilisation inférieur à 10 ans.

Quand entretenir et remplacer votre système de HVAC ?

Avant d’installer un nouvel équipement, vérifiez que vous en avez besoin en identifiant les zones de déperdition thermique. Pour ce faire, faites régulièrement inspecter vos installations de chauffage et de climatisation. Pour les chaudières au mazout et à bois, l’entretien est obligatoire tous les ans. Pour celles au gaz, tous les trois ans en Wallonie et tous les deux ans à Bruxelles et en Flandre. Vous ne le regretterez pas : une chaudière bien entretenue tombe cinq fois moins en panne, utilise 8 à 12 fois moins de combustible et dure plus longtemps. Mais surtout, cela permet de prévenir les risques d’intoxication.

En général, il est conseillé de remplacer sa chaudière après 15 ans. Cet investissement est en moyenne rentabilisé au bout de 5 ans, selon une récente étude du gestionnaire de réseau Sibelga. En termes d’installations, les pompes à chaleur constituent également une alternative pertinente pour votre entreprise. En transformant l’air ou l’eau qu’elles puisent à l’extérieur en chaleur ou en froid à l’intérieur, elles permettent de produire entre trois et cinq fois plus d’énergie qu’elles n’en consomment.

Doucement sur la clim’ !

Tout aussi énergivore que le chauffage, la climatisation représente 10 % de la consommation d’électricité totale dans le monde. D’après le comparateur d’énergie Selectra, un climatiseur consomme en effet 12 fois plus d’électricité qu’un ventilateur. À raison de 6 heures par jour, le surcoût mensuel est estimé à 200 euros dans un logement (prix d’achat non compris). Imaginez la facture à l’échelle d’une entreprise !

Alors, avant de faire l’acquisition d’un ou de plusieurs système(s) de climatisation, essayez plutôt d’optimiser l’aération naturelle en ouvrant les fenêtres aux heures les plus fraîches (matin, soir et nuit) et en les fermant aux heures les plus chaudes. En journée, pensez aussi à baisser les stores, histoire de repousser au maximum la chaleur, et évitez d’utiliser des appareils chauffants.

Autre astuce : installez des plantes vertes dans l’espace de travail. Si malgré tous vos efforts, et même après avoir ressorti vos bons vieux ventilateurs, cela ne suffisait pas, veillez à choisir un modèle de climatiseur à l’indice de performance élevé.

Pensez aux systèmes intelligents

Même pour des locaux de petite taille, les systèmes de HVAC intelligents ou automatisés sont très rentables. Ils permettent notamment de programmer le chauffage ou le rafraîchissement de chaque espace pendant les heures de présence des employés. Certains dispositifs peuvent aussi être implémentés sur un système traditionnel, comme un capteur de présence pour allumer ou éteindre un radiateur à distance. Grâce à l’optimisation des ressources énergétiques, ces systèmes intelligents permettraient de réaliser 30 % d’économies !

Optez pour un contrat de performance énergétique

Pour être sûrs de respecter les étapes et de choisir les solutions thermiques les mieux adaptées à votre entreprise, pensez au contrat de performance énergétique (CPE). Il garantira l’entretien de vos installations, l’intervention en cas de nécessité ainsi qu’une maintenance proactive pour prévenir tout éventuel problème pendant 10 à 15 ans.

Dans la province de Liège, le CPE signé dans le cadre du projet Renowatt piloté par Luminus Solutions a permis à 14 établissements scolaires d’augmenter leur efficacité énergétique de 32,77 % grâce à des travaux d’isolation. Au terme des 15 années de contrat, l’économie annuelle est estimée à 300 000 euros.

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